Salut les amis!
Aujourd'hui, la loose, faut bien que je vous raconte cette merveilleuse aventure qu'a été ma découverte des hopitaux nippons...Rassurez vous, j'en suis sortie (vivante).
Donc, mercredi y'a deux semaines, après un bon ramen avec chéri, retour à la maison, où m'allongeant sur mon lit, je ressens subitement une vive douleur dans le ventre sur le coté gauche. Bon, c'est la digestion me dis-je, ca passera...Mais dans la nuit, ca passe pas, et c'est chiant de pas dormir, parce que le lendemain, méga test de japonais sur tout ce que j'ai appris depuis le début de l'année. Bon, je vous passe les détails: après une recherche sur le net, j'ai mal au colon (ascendant), et ca empire de minutes en minutes, alors, direction l'hosto. Pour vous dire, meme dans la voiture, je sentais dans mon ventre quand on passait sur une bouche d'égouts.
Bon, alors, je vois un docteur (mon sauveur parle un anglais parfait! béni soit Iwai-sensei!!), qui, je l'ignore encore, va devenir mon meilleur ami des prochains jours. Bon, échographie, prise de sang, de pipi. J'ai une inflammation. OK, c'est cool, petite perf d'antibio pendant une heure, j'ai raté mon test et je déguste, mais on rentre à la maison.
Petit coup de tel à Papa, qui dit 'Faut appeler ton assurance!'. Je m'execute. La gentille docteur qui me répond dit qu'ils ont fait leur boulot à moitié, je dois avoir un lavement, gnagnagna. Il est 8 du soir, on a passé la journée sur une banquette en skai, mais on y retourne. Aux urgences cette fois ci. En arrivant, la minette de la reception nous demande quand meme 'vous avez appelé avant?'. ***Su interloquée***Bref, re-échographie, lavement (je n'oublierai jamais l'infirmière qui en refermant la porte des toilettes après m'avoir donné la petite bouteille de la délivrance, m'a lancé un 'Fa-I-To!!' (Fight!), les poings serrés, très éloquent), toujours pas d'anti-douleurs, et hop, on est reparti pour une nuit d'insomnie à la maison.
Vendredi, rebelotte, Iwai-sensei 'Itai, itai!' (j'ai mal). Retest (mon indice d'inflammation est passé de 1.5 à 5.0 en 24h, youhouhou!), radio, tomographie (c'est rigolo, et ca fait moins peur qu'une irm) ou on t'injecte un truc qui te fait tout chaud partout, re pipi, etc etc. A la mi-journée, le diagnostic n'ets plus inflammation du colon, mais coliques nephrétiques (qui contrairement à l'image que j'y ai toujours associé, n'est pas avoir une phrénesie de caca partout, mais juste un caillou coincé dans l'uretre. merci la dyslexie), puis après, un tour chez l'urologue et des tergiversations médicales, agrémentée de pleurs pour moi, n'aboutit à rien; a priori, pas de caillou, mais ils sont pas vraiment surs, parce que le produit de la tomographie peut fausser la radio...pouapouapouapouwawa. Je pète un cable tellement j'ai mal (ils m'ont toujours rien donné, hein), et chéri pousse une gueulante en japonais, parce qu'il aime pas voir suzinha pleurer. Finalement, la nurse me tend...un suppo! j'explose de rage: c'est de la morphine qu'il me faut à ce niveau. Là dessus, Iwai-sensei en rajoute une couche en demandant à Valdo si je crie aprce que je suis 'ashamed to put this in -my- ass'. Na, na, suis juste ashamed pour vous de me laisser hurler de douleur. Je précise que je ne marche plus depuis la mi-journée et que je suis en fauteuil...Trop la loose.
Bon, finalement, une décision s'impose; ils veulent me garder en observation, c'est à dire que je dois emmenager à l'hosto...la loose empire...Moi qui n'ai jamais été hospitalisée auparavant, et que attendait ca un peu dans la bonne humeur, parce que ta famille et tes amis viennent te voir, t'offrent des magazines, des fleurs, les infirmières sont aux petits soins, tu décolles unpeu avec les médocs, et tu peux regarder des betises à la télétoute la journée, et autres petits plaisirs hospitaliers. Mais ca, c'est EN FRANCE! Comme je me suis fourvoyée!
Après des larmes encore et encore, je monte dans ma nouvelle demeure du 6ème étage, chambre 650 (en face des toilettes), avec pour voisins, Mme Suji (qui a une poche de pipi reliée à son ventre) et le petit garcon et sa maman, dont je n'ai su le nom.
Alors, mes amis, les hopitaux japonais, c'est pas du tout comme chez nous, et franchement, j'aurai vraiment préferé etre à la maison. Ici:
- pas de couverts pour manger, c'est à toi de t'en charger, quitte à faire ta vaisselle
- toilettes et douches communes
- reveil vers 6 du mat, et tu peux toujours courrir pour essayer de te rendormir, y'a pas de rideaux aux fenetres
- pas de clim
- quand tu appelles l'infirmière, faut lui expliquer d'abord dans l'interphone ce qui va pas (j'ai vite laissé tomber, et c'est moi qui allais les voir)
- la douche, c'est 2 fois par semaine (il a fallu que j'appelle l'ambassade pour qu'un traducteur explique mes exigences)
- pas d'antidouleurs, où alors quand tu fais ta crise, ils te mettent une perf de narcotique (dixit Iwai-sensei) qui te perche pendant quelques heures, mais attention à la descente (maux de tete, nausée, etc)
- tu fais CE QUE TU VEUX, genre je suis allée fumer une clope vers 5h du mat en chemise de nuit rose de l'hosto et perf au bras (cf. photo), personne n'a rien dit
- le manger, c'était vraiment pas terrible, et tu te poses des questions quand tu as ton bol de riz à chaque repas et que ton docteur sait très bien que tu es méga-constipée. j'ai tenté de l'expliquer à l'infirmière que les européens marchaient pas comme eux, j'ai juste déclenché un fou-rire dans ma chambre, et à la nurse-station quelques minutes après.
Mais bon, je me plains, je me plains, mais il y a eu des bons cotés:
- étant la seule gaijin de l'hosto, j'étais connue comme le loup blanc, tout le monde m'appelait Marie-san (et pas Crouzet-san), et je passais très vite devant tout le monde pour les radios, et autres prises de sang
- les mamies de l'étage étaient plutot sympa avec moi 'pauvre petite fille loin de chez elle, dans la douleur'
- Suji-san est devenue ma copine (elle avait quelques mots d'anglais) et elle m'a dit qu'elle était triste que je parte (mais je retournerai la voir, pour lui donner des fleurs)
- j'ai mis en effervescence les nurses, obligée de se constituer un petit dico médical japonais-anglais
- j'ai appris des kanjis grace aux noms de famille des infirmières, qui avaient le temps de me les expliquer
- j'ai appris des mots bien utiles comme perfusion (tenteki), constipation (bempi) ou somnifère (neruno kusuri)
- j'ai fait du drift en fauteuil roulant dans le hall de l'hosto le dimanche
- j'ai pu regarder les matches pépères dans mon lit et dans le noir, et me gaver d'émissions débiles auxquelles je comprenais pas grand chose
Et évidemment, j'avais pas mon papa, ma maman et mon frère, mais j'avais Valdo (qui s'est fait viré de son taf à cause de moi), Marco (qui m'a offert un hasu en peluche que sa maman lui avait envoyé..quel sacrifice), Tom et Eriko m'ont offert des fleurs,agrémentée d'une DS, histoire de psychoter sur Zelda, Ludo avec ses dvd québecois (les soustitres!!!!!), un HS du Courrier et le Monde (oui oui oui! de quoi, je me plains?!), Seb et Andrew avec le Nouvel Obs (et re-le Monde, mais j'ai rien dit). Et puis, quand meme, j'ai bien rigolé, me suis un peu fait plaindre, et ai surtout super bien posée en malade en fauteuil roulant (ca les a tous fait délirer, ca.; d'ailleurs, Tom, je veux une de tes photos!)
Au final, je suis sortie 6 jours après, à peu près remise, mais qu'est ce que je suis crevée, encore maintenant, et puis j'ai un miliard de trucs en retard. Mais bon, petite expérience-de-laquelle-je-finirai-bien-par-tirer-du-bon, mais dont je me serai passée. Maintenant, j'attends ma facture de téléphone, et mon retour en France pour voir un médecin que je comprendrai et qui me donnera des médocs que je connais (parce que mine de, faut leur faire confiance pour les laisser vous mettre des aiguilles avec des trucs dedans que tu ne connais pas et dont tu peux à peine lire le nom).
Allez, odaijini, les amis!
Et sinon, rien à voir, mais je suis admissible à l'ESCE, l'EM de Bordeaux et Sciences Po Grrrr. Yeah!